Réveillez-vous ! Aphrodite déesse de l’amour, de la sexualité, mais aussi reine de la vengeance et championne de la mesquinerie…
Cet article a été écrit en collaboration avec mon amie Martine Bouillon, vice-procureur à la retraite, auteur et consultante juridique, férue de mythologie grecque et égyptienne.
Parmi les dieux grecs, la catégorie la plus célèbre est celle des olympiens qui regroupe traditionnellement les 12 dieux régnant sur l’Olympe et y résidant la majeure partie de leur temps.
Aphrodite (Ἀφροδίτη) est l’une des 12 divinités du panthéon olympien. Tout à la fois déesse terrestre, marine et céleste, elle serait née, d’après le poète grec Hésiode (8ème siècle avant J.C), de l’écume des flots (ἀφρός – aphros) fécondée par le sexe d’Ouranos, après sa mutilation.
Homère affirme, à la même période, qu’Aphrodite est l’une des filles de Zeus, et qu’il l’aurait conçue avec Dioné, sa cousine germaine et fille de Poséidon.
Même si Hésiode en a fait la fille d’Ouranos, et Homère, la fille de Zeus, tous deux reconnaissent son extraordinaire beauté et la décrivent comme étant une sublime femme blonde, aux grands yeux bleus.
Aphrodite est la déesse de la fécondité, mais avant tout elle est la déesse de l’amour et de la sexualité. L’adjectif aphrodisiaque est tiré de son nom.
Comme tous les dieux, elle possède de nombreux attributs qui sont : la rose, la grenade, la pomme, le pavot, le myrte (symbole de gloire), la coquille ou la conque, le cygne, la colombe, le bélier, le bouc, le lièvre et l’oie.
Il est dit qu’Aphrodite est née près de l’île de Chypre, dans une nacre de perle. C’est Zéphyr, dieu du vent d’ouest et fils d’Éos, qui l’a poussée jusqu’à Cythère puis Chypre.
Elle a ensuite été recueillie par les Heures (filles de Thémis) qui lui ont enseigné l’art de la séduction. Dans l’une des versions de la cosmogonie, les Heures lui auraient offert une ceinture d’or dont le but était de la rendre irrésistible. Dans une autre, cette même ceinture aurait été un présent d’Héphaïstos, le plus laid de dieux, qui aurait demandé en récompense la main d’Aphrodite qui se vit moralement obligée de l’épouser.
Le fait qu’elle fut mariée n’empêcha évidemment pas Aphrodite, déesse de la sexualité et de l’amour, de prendre Arès, dieu de la guerre, comme amant.
Hélios, personnification du soleil et qui, en tant tel voyait tout, les surprit et alla les dénoncer à Héphaïstos. Ivre de rage, le mari trompé confectionna un filet magique et invisible pour emprisonner les deux amants en pleine action, puis s’en alla demander l’arbitrage des dieux. Malheureusement, tout comme Arès qui se réfugia à Thrace, et Aphrodite qui partit pour Chypre, Héphaïstos eut à subir les fous-rires et quolibets de tous les dieux de l’assemblée.
Aphrodite, tout en étant la déesse de l’amour, était aussi la déesse de la fécondité. Elle eut avec Arès 5 enfants :
- Déimos, la terreur (d’où est issu le mot démon),
- Phobos, l’épouvante (d’où naîtra le terme phobie),
- Harmonie,
- Éros (aimer),
- Antéros (être aimé).
Aphrodite en tant que déesse de la sexualité eut bien d’autres amants qu’Arès. Certains étaient issus du royaume des hommes et d’autres de celui des dieux :
• Hermès qui lui donna Hermaphrodite,
• Poséidon avec qui elle engendra Rhodé et Hérophilos,
• Dionysos avec qui elle eut ses fils Priape et Phaéton, (Certaines versions les affilient à Zeus et d’autres à Hélios). Toutefois, elle abandonna Priape à la naissance car il était trop laid. Priape est responsable de la vigne et protège les troupeaux de chèvres et les marins. Il tenta vainement de violer Hestia. Son emblème est le phallus qu’il a fort grand, voir monstrueux. Il est une divinité rustique, dont la paternité a également été attribué à Zeus.
• Anchise, prince troyen. De cette union naquit Enée qui fonda la ville de Rome. Toutefois, Zeus furieux, après l’avoir entendu se vanter d’avoir possédé Aphrodite, le foudroya et il se retrouva paralysé (ou aveugle selon la version).
• Adonis fruit incestueux de Cinyras, roi de Chypre et de sa fille Myrrha. Pour échapper aux assiduités du roi qui ignorait qu’elle fut sa fille, Myrrha demanda aux dieux de la changer en arbre à myrrhe. Son fils Adonis brisa l’écorce de l’arbre à sa naissance. Aphrodite confia l’enfant qu’elle trouvait très beau à Perséphone. Cette dernière s’éprit de lui lorsqu’il fut plus âgé et en fit son amant. Toutefois, Adonis, de son côté, éprouvait une véritable passion pour Aphrodite qui succomba à ses charmes. La déesse de l’amour dû le partager avec Perséphone, suite à un arbitrage des dieux de l’Olympe. En effet, ceux-ci décidèrent qu’Adonis devait consacrer un tiers de son temps à Perséphone, un tiers à Aphrodite et disposer à sa guise du tiers restant. Celui-ci dédia, jusqu’à sa mort, le temps restant à Aphrodite. Les deux amants n’eurent pas d’enfants. D’après la légende, Adonis fut tué par un sanglier et du sang qui coula de sa blessure naquirent les anémones. Certains dirent que sa mort fut l’œuvre d’Arès, fou de jalousie.
C’est en poursuivant Adonis qu’Aphrodite se blessa le pied sur une épine de rose blanche. Celle-ci rougit sous l’effet du sang coulant de la blessure. C’est ainsi que la rose rouge devint l’un des attributs principaux d’Aphrodite.
Aphrodite a également été la cause de la guerre de Troie. Éris, déesse de la discorde, n’a pas été invitée aux noces de Pelée et de Thétis. Telle la méchante fée de la belle au bois dormant, elle s’est invitée et a apporté l’une des pommes d’or du Jardin des Hespérides (œuvre de Gaïa). Elle a offert en cadeau la pomme portant l’inscription suivante : « Pour la plus belle ». Héra, Athéna et Aphrodite se sont immédiatement senties concernées et ne sont pas arrivées à se départager. Le conseil décida, avant que cela ne tourne au drame, de s’en remettre au jugement d’un mortel. C’est Hermès qui fut chargé de cette mission. Il s’en acquitta en allant trouver Pâris, prince Troyen évincé de son pays parce que l’oracle avait prédit qu’il déclencherait une guerre.
Chacune des 3 déesses tenait à gagner. Toutes promirent à Pâris une récompense s’il la choisissait : Héra promit la puissance, Athéna le triomphe à la guerre et Aphrodite l’amour de la plus belle femme du monde. Sans hésitation, Pâris choisit Aphrodite.
La plus belle fille du monde était, sans contestation possible, Hélène, reine de Sparte et épouse de Ménélas. Pour obtenir la belle Hélène, il fallut l’enlever, ce qui déclencha la guerre de Troie qui dura 10 années.
Bien que certains font un amalgame entre Éros et Aphrodite, dans le cadre de la symbolique et de la cosmogonie, ils ne peuvent en aucun cas se confondre. Éros est une force primordiale, la force de l’instinct alors qu’Aphrodite « marque le moment où les sexes se distinguent, où l’union se fait sans confusion… ». Et ce n’est que dans ce moment précis qu’Éros s’associe à Aphrodite.
Comme il existe 2 Éros, il existe également 2 Aphrodite. Platon en a fait l’un des thèmes de son célèbre « Banquet ». Il opposa l’Aphrodite céleste à l’Aphrodite populaire qui sont :
- Aphrodite Urania, la déesse de l’amour pur et mystique et fille d’Ouranos,
- Aphrodite, fille de Dioné Pandémos, symbolisant l’amour vulgaire et vénal (mot dont est issu le terme « maladie vénérienne »).
L’Aphrodite populaire que nous retrouvons sous les traits de la déesse olympienne est jalouse et punit tous ceux qui refusent de succomber à ses charmes. Voici quelques exemples de son aspect terrifiant :
• Elle inspire à Eos (l’aurore,) qui avait séduit Arès, un amour impossible pour Orion,
• Elle conduit les filles de Cinyras à la prostitution. Cinyras était le fils d’Apollon et de Paphos et le père d’Adonis. Il était roi de Chypre, l’un des Argonautes, l’inventeur des arts et des instruments de musique ainsi que le fondateur d’un temple dédié à Aphrodite et l’instigateur de son culte,
• Elle envoie une odeur pestilentielle aux Lemniennes (habitantes de l’île de Lemnos) qui avaient négligé son culte. Dans une autre version, il est dit qu’Aphrodite supprima chez les hommes de Lemnos tout désir pour leurs épouses. Ceux-ci se tournèrent vers des captives Thraces, mais furent tués par leurs femmes qui en profitèrent également pour massacrer leurs rivales,
• Elle inspira à Parsiphaé, fille de Hélios et de Persé, épouse de Minos, roi de Crète, et mère du Minotaure, son désir pour le taureau. Selon certaines version la divinité offensée aurait été Poséidon.
• Ariane et Phèdre, ses enfants, sont, elles aussi, poursuivies par sa vengeance tout comme Médée et Hippolyte,
• Elle punit Hélios, qui avait dénoncé à son mari ses amours avec Arès, en le rendant, lui et sa descendance, toujours malheureux en amour,
• Elle se vengea de Diomède, qui l’avait blessée pendant la guerre de Troie, et inspira à sa femme Egialée une passion pour d’autres hommes,
• Elle se déchaîna sur la muse Clio qui avait blâmé ses amours avec Adonis,
• Mécontente de la statue de Tyndare, roi de Sparte et époux de Léda, qui l’avait représentée avec des chaînes aux pieds, elle se vengea sur ses filles Clytemnestre et Hélène qui prirent chacune un amant et dont les amours se terminèrent on ne peut plus mal.
Les motifs qui font référence à Aphrodite dans les rêves, et dans les voyages chamaniques, renvoient aux notions suivantes :
- Amours charnelles et ordinaires,
- Sexualité,
- Amour pure et mystique,
- Séduction et ravissement des sens,
- Être enchaîné,
- Perfection physique,
- Vanité,
- Fécondité,
- Infidélité,
- Vengeance et punition.
En ce qui me concerne, je pense que la déesse Aphrodite n’est pas la déesse de l’amour, mais plutôt la déesse du pouvoir de séduction. Et vous qu’en pensez-vous ? N’hésitez pas à me faire part de vos réflexions en commentant l’article sur Facebook.
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Rêvons et voyageons ensemble !
Natacha R. Kimberly
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