Aujourd'hui, dans ce post, j’ai décidé de vous parler de l'araignée, un animal souvent mal-aimé qui se retrouve au centre de nombreux mythes et récits de par le monde et devant lequel personne ne reste indifférent.
Avant toute chose, j’aimerais préciser que l’araignée n’est pas insecte… en effet, ce dernier possède 6 pattes alors que l’araignée en a 8 !
D’un point vue biologique, l’araignée est plus proche des scorpions que des insectes. Tous deux font partie de la classe des arachnides, sont venimeux, sont des chasseurs, des prédateurs carnivores, et ont une croissance qui s’effectue par mue successive.
Sur les plus de 43000 espèces d’araignées existantes, la plupart produisent de la soie. Elles en fabriquent d’ailleurs de différentes sortes pour des usages divers comme la construction de pièges, l’emmaillotage des proies, la protection des œufs ou encore la locomotion aérienne, grâce au vent.
Les toiles qu’elles tissent, qui sont de véritables œuvres d’art, et ont différentes formes : tubulaires, en réseau, avec un entonnoir, en nappe et bien d’autres encore.
Les croyances liées à l'araignée
L’araignée véhicule de nombreuses légendes urbaines et superstitions :
Au Moyen-Âge, les amulettes faites avec des araignées permettaient, d’éloigner la fièvre, de lutter contre le paludisme, l’asthme, les épidémies et les insomnies.
À la même époque, une catégorie particulière d’araignées, les tarentules, se serait attaquée aux habitants de la ville de Taranto en Italie du Sud, dans les Pouilles. Ces araignées mordaient les individus et leur morsure provoquaient chez eux une affection nerveuse appelé le tarentisme. Les personnes en sortaient extrêmement agitées et ne pouvaient être soulagées et guéries que par le biais de danses et de concerts. Ce phénomène a d’ailleurs donné le nom à une danse traditionnelle du sud de l’Italie nommé la tarentelle.
Et dans les campagnes européennes, elles étaient connues pour purifier l’air des étables, protéger le bétail du mauvais œil et de la magie noire, et éloigner les lutins opportunistes des écuries et des chevaux.
Aux USA, encore aujourd’hui, une toile d’araignée trouvée sur une porte d’entrée serait la preuve de l’infidélité du partenaire masculin.
Dans certains pays, il est dit que ses piqûres provoquerait, par exemple, des crises de rires ou de pleurs qui auraient le pouvoir de conduire la victime à la mort.
Elle a également la réputation, si elle se trouve dans votre chambre à coucher et vous touche la nuit, de provoquer des éruptions cutanées ou d’entrer dans votre corps par votre bouche ou vos oreilles.
Et en Grande-Bretagne, si elle vous frôle le visage durant votre sommeil, elle pourrait bien vous apporter le cancer.
Cela fait pas mal de choses pour une seule petite bestioles 🙂
Le lien entre l'araignée et la femme
L’araignée est universellement liée au féminin, aussi bien dans son aspect lumineux que dans son aspect sombre, et la relation que nous avons avec elle est culturelle car selon notre culture, nous aurons tendance à l’aimer ou bien à en éprouver une véritable aversion.
Dans l’hindouisme, l’araignée tissant sa toile représenterait le monde de la maya, c’est-à-dire de l’illusion. Le mot maya, ayant le sens de l’illusion ou de l’apparence, se trouve dans les écrits védiques. Toutefois, dans les textes sanskrits védiques anciens, le terme maya signifiait « le pouvoir merveilleux et mystérieux de transformer une idée en réalité physique ». Il me semble que c’est bien là le pouvoir de l’araignée… Tout comme la femme, qui représente le pouvoir créateur et se trouve être une incarnation de ce pouvoir créateur originel, l’araignée est celle qui représente l’énergie féminine créatrice et qui a la capacité de transformer une idée en réalité matérielle.
En tissant sa propre toile, l’araignée va tisser son rêve, créer sa propre destinée et trouver les ressources nécessaires pour y parvenir. Elle tisse sa toile tous les jours, mais la répare également et retisse ce qui est abîmé. Elle sait qu’elle ne doit pas se laisser abattre par sa charge de travail et qu’elle devra veiller à garder l’élan qui lui permettra de continuer son chemin.
Ce qui signifie qu’elle devra, sans cesse, revenir sur son rêve personnel et le reconstruire afin qu’il soit parfait. Pour cela, elle aura besoin de persévérance, de patience, de courage, d’endurance, d’audace, d’adaptation et de méthode.
Cette araignée, dans son aspect positif représente l’infinie création de la vie et du féminin. Elle nous montre que nous devons être les créateurs de notre vie, que nous devons en prendre la responsabilité et nous consacrer véritablement au tissage de notre toile de rêve, c’est-à-dire de notre légende personnelle.
L'araignée, la tisseuse de destin
L’araignée est le symbole même de la création qui émerge du vide, du champ de tous les possibles. Elle symbolise l’éternité, et l’infini, avec ses 8 pattes et son corps en forme de 8, à l’horizontal.
Elle est une digne représentation de la transmission de la connaissance car elle donne à ses petits le sens de l’organisation et leur dévoile le secret de la fabrication de ses toiles qui incarnent la créativité et la perfection des formes géométriques.
Toutefois, la toile de l’araignée n’est pas que créativité et perfection, mais aussi un piège qui exprime la prédation et la mort… En ce sens, elle symbolise, au même titre que la femme, le cycle vie-mort-vie.
En tant que fileuse, l’araignée est lien avec les 3 fileuses de la destinée connues sous le nom de Moires dans la mythologie grecque, Clotho, Lachésis et Atropos, de Parques dans la mythologie romaines, Nona, Decima et Morta, ou encore de Nornes, dans la tradition germano-nordiques, Urd, Verdandi et Skuld.
Comme tisseuse et maîtresse du destin, l’araignée connaît le destin des hommes et a donc aussi une fonction divinatrice. Elle rejoint en cela le pouvoir du féminin qui a toujours un pied dans l’autre monde et devine les choses avant même qu’elles ne se soient produites.
La divination par l’araignée était pratiquée par les Incas du Pérou.
Elle existe toujours parmi la Fédération des Peuples Bamoun, à l’ouest du Cameroun, où l’araignée se nomme Ngaamé.
C’est en tissant sa toile que l’araignée va y attirer tout ce dont elle aura besoin et ne manquera ainsi jamais de nourriture. Ce qui la transforme évidemment en prédatrice.
L'araignée, la femme fatale et la mère castratrice
Sur un fond de tissage, généralement considéré comme une activité typiquement féminine, et qui représente une forme d’emprisonnement ainsi qu’une allégorie de la destinée humaine, l’araignée a souvent été perçue comme maléfique, voire diabolique, et a de tout temps été associé à la femme fatale ou la mère castratrice.
La réputation de l’araignée qui dévore son partenaire mâle et qui est une prédatrice avide de l’énergie masculine, a permis, à travers l’histoire, une variété de comparaisons sur le thème de la mère castratrice ou de la femme fatale. Ce qui a d’ailleurs donné, de par le monde, prétexte à de nombreux ouvrages de littérature classique ou fantastique dans lesquels l’amour fou, la folie et la mort se côtoient.
Dans son aspect négatif, cet animal est associé à la folie, d’où l’expression avoir une araignée au plafond, à l’emprisonnement et à la mort.
L'araignée, objet de toutes les projections
Le terme araignée signifie, en argot, une prostituée. La femme araignée, au sens négatif du terme, est une femme qui ne peut aimer, mais veut posséder l’énergie de l’homme et qui subira une inversion de son énergie créatrice qui se transformera en énergie de destruction.
Comme on peut le voir, l’araignée donne corps à toutes les projections négatives sur les femmes. Projections négatives, mais également positives que l’on retrouvent dans de nombreuses œuvres d’art comme :
- Le poème J’aime L’Araignée de Victor Hugo,
- Les peintures d’Odilon Redon, L’araignée qui pleure ou L’araignée qui rit,
- Arachné de Gustave Doré, l’une des illustrations du Purgatoire de la Divine Comédie de Dante,
- La sculpture Maman, l’Araignée Géante, de la plasticienne Louise Bourgeois.
Il est probable que ce sont les rôles à la fois créateur et destructeur de l’araignée qui lui ont attribué, dans certaines cultures, une dimension mythologique et une fonction cosmogonique, comme c’est le cas chez les Incas du Pérou, les Akans du Ghana ou encore certaines tribus amérindiennes comme les Navajo ou les Hopis.
Arachné, dans Les Métamorphoses d'Ovide
L’un des mythes européens de l’araignée nous est parvenu grâce au poème Les Métamorphoses, qui nous vient d’Ovide, un poète latin de culture hellénique, 43 avant notre ère à 17 ou 18 de notre ère. Ce mythe raconte comment Athéna Pallas changea en araignée une jeune fille de la ville de Méonie, appelée Arachné.
Arachné était la fille d’un teinturier très réputé qui aurait défié la déesse dans l’art du tissage et aurait eu le malheur de créer une œuvre parfaite.
Le terme Pallas place Athéna directement dans les arts du tissage. En effet, Pallas était le nom de son amie d’enfance toujours représentée avec un fuseau et une quenouille.
Arachné, la jeune fille, refusa de rendre grâce à Athéna pour son savoir-faire technique, provoqua la déesse et se mesura à elle lors d’une compétition.
Sur son ouvrage, Athéna-Pallas représenta les dieux de l’Olympe avec leur emblème alors que Arachné les montra dans leurs aventures amoureuses avec des mortels et pas forcément à leur avantage.
L’ouvrage d’Arachné était parfait, mais elle avait eu l’outrecuidance de représenter les faiblesses de dieux ce qui mit en rage Athéna Pallas qui détruisit son œuvre et frappa la jeune fille qui, de désespoir, finit par se pendre.
Pour la sauver de la mort, la déesse éprouvant de la compassion, la transforma en araignée en utilisant le suc d’une herbe empoisonnée consacrée à Hécate.
Voici les mots d’Ovide : « Tout aussitôt, à peine touchés par le redoutable poison, les cheveux d’Arachné tombent et, avec eux, son nez et ses oreilles ; sa tête devient toute petite et toutes les proportions de son corps diminuent ; à ses flancs se rattachent de grêles doigts au lieu de jambes ; tout le reste n’est qu’un ventre d’où cependant, elle laisse échapper du fil et, maintenant, araignée, elle tisse comme jadis sa toile. »
L’araignée dans d’autres cultures
Chez les Muiscas de Colombie c’est l’araignée qui transporte l’âme des défunts, qui doivent aller en enfer, sur un bateau fait de sa toile.
Chez les Aztèques, elle est le symbole du dieu des enfers.
Chez les peuples d’Asie centrale et de Sibérie, elle est un symbole de l’âme.
Dans le sud du Vietnam, elle serait une partie de l’âme d’une personne, qui se serait échappée, et l’écraser risquerait de provoquer la mort de la personne en question.
Chez les Amérindiens elle est la créatrice du monde, la tisserande des rêves de l’humanité qui tisse la destinée des hommes et de toutes les créatures vivantes.
Elle est Iktomi, créateur du premier attrape-rêves et fils d’Inyan, dieu créateur de la tradition Lakota.
En Afrique de l’ouest, chez les Ashanti du Ghana, l’araignée est appelée Anansé. C’est un trickster au même titre que le coyote ou le corbeau en Amérique du Nord. Anansé est celui qui a préparé la matière à partir de laquelle vont être créés les hommes. Il leur a également donné les outils et les céréales qui vont assurer leur survie.
En Égypte Antique, elle représentait la déesse primordiale Neith, la Mère Divine, maîtresse de l’univers, patronne des tisserands, qui tisse le monde et en fixe les limites.
Pour les hindous, le fil de l’araignée, représente le moyen de parvenir à la réalisation spirituelle et une véritable opportunité de se libérer de la roue des réincarnations.
Au Tibet, lors de certains rituels, on fabrique des nam mk’a, qui sont des structures composées d’un entrelacs de fils formant comme une toile d’araignée qui sert à capturer des démons et des entités maléfiques. On retrouve également ces représentations sur des tormas qui sont des gâteaux sacrificiels servant d’offrandes dans le cadre de ces rituels.
Au Japon, l’araignée se présente sous la forme d’un être surnaturel, un esprit qui se nomme Tsuchigumo qui signifie littéralement l’araignée de terre. C’était un terme qui qualifiait au départ les personnes issues de clans ruraux qui n’avaient pas fait allégeance à l’empereur, qui défiaient son autorité et avaient pour habitude de se cacher dans des cavernes naturelles.
L’araignée est également présente dans les religions du livre. Dans l’Islam une sourate lui est consacrée. L’araignée aurait sauvé la vie du Prophète, du roi David ou encore de la Vierge Marie et de son enfant, selon les divers récits, en tissant une toile devant l’ouverture d’une grotte dans laquelle ils se seraient réfugiés pour échapper à des persécutions.
Appeler l’araignée dans votre vie et voyager avec elle vous permettra de :
- De faire appel à votre créativité,
- De faire preuve de patience, de courage, de méthode et d’habileté,
- De développer votre concentration et votre sens de l’observation,
- De donner une forme concrète à vos idées et à vos projets,
- Et de vous reconnecter à l’énergie créatrice du féminin,
Si vous souhaitez vous connecter au pouvoir du féminin et vous confronter à vote ombre et à votre obscurité afin de réussir à intégrer les différentes facettes qui composent votre personne, l’araignée est l’animal qu’il vous faut et que vous pouvez solliciter car elle réunit en elle aussi bien l’ombre que la lumière et autant les notions de création que de néant.
J’espère que vous aurez envie de voyager avec l’araignée, une tisseuse de rêves acharnée qui vous incitera à construire votre propre destinée.
Si vous avez envie d’en savoir plus sur la toile de l’araignée, et notamment sur le capteur de rêves qui en a été inspiré, je vous propose de visionner la vidéo que j’ai faite à ce sujet :
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Rêvons et voyageons ensemble !
Natacha R. Kimberly
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