Emprunté aux Toungouses de Sibérie, le mot chamane s’est répandu à la fin du XVIIème siècle en Occident et a, depuis, recouvert une multitude de significations passant de la figure du sorcier païen ou du démon, à celle du fou guéri, puis à celle de maître des « techniques archaïques de l’extase », pour arriver, dans les années 60, sous l’influence de la contre-culture américaine, à devenir un être détenteur de sagesse et de savoir. Au même moment, les chamanes, qui jusque-là, œuvraient dans le secret et le silence, se sont ouverts à l’Occident.
Il est aujourd’hui un symbole culturel, ultime gardien des connaissances sacrées ancestrales tombées dans l’oubli, ultime chance de se concilier les forces cosmiques.
Le chamane s’inscrit dans une cosmogonie où humains et non humains peuvent communiquer et interagir. Fondamentalement pragmatique, il n’a ni fondateur, ni doctrine, ni dogme, mais suit, néanmoins, une codification et un langage sous forme de rituels qui lui confèrent une légitimité.
Au fil des millénaires, grâce à leur étonnante capacité de résilience, les chamanes se sont adaptés à toutes les religions et à tous les régimes. On peut les rencontrer aussi bien dans des sociétés traditionnelles qu’ultra modernisées.
Mais n’est pas chamane qui veut ! On assiste de nos jours à toutes sortes de dérives autour de ce phénomène qui devient un nouveau credo pour des personnes en mal de magie ou de sensationnel.
Devenir chamane est un apprentissage long et difficile car le futur chamane doit gagner seul l’aide des esprits pour obtenir ensuite des résultats concrets et pratiques.
La fonction principale du chamane est d’être l’intermédiaire entre le monde des esprits et le monde des humains.
Il est guérisseur, devin et psychopompe. Par le biais de rituels spécifiques, au son du tambour, du chant, ou au rythme de sa danse, il entre en transe pour aider les membres de sa communauté dans les moments de difficulté et de transition. La transe, sorte d’état modifié de conscience, parfois liée à la prise de plantes hallucinogènes, lui permet de voyager dans l’au-delà et de solliciter l’aide des esprits et des alliés pour rétablir un équilibre qui a été rompu. Le chamane essaie de comprendre le monde et d’agir sur lui.
Dans certaines langues amérindiennes, le mot chamane signifie également rêver. Nous pouvons donc dire qu’un chamane est un un rêveur actif, il est celui qui voyage.
Il est celui qui voit dans le noir car son esprit est capable de franchir des portes invisibles au commun des mortels pour obtenir de l’aide de la part des esprits afin de porter secours à celui qui en a fait la demande.
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Rêvons et voyageons ensemble !
Natacha R. Kimberly
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