Cet article est consacré aujourd’hui à un arbre majestueux de la famille des Pinacées, originaire des régions froides et tempérées de l’hémisphère nord, et que vous connaissez tous sous le nom de sapin. Il est reconnaissable à ses pommes de pin et à ses aiguilles qui sont fixées, une par une, à ses branches.
On recense, dans le monde, environ 50 espèces de sapins, classés en différentes sections. L’Europe compte, à elle seule, quatorze espèces, natives ou introduites, comme par exemple le sapin gracieux, le sapin blanc, le sapin subalpin, le sapin de Sibérie, ou encore le sapin de Nordmann.
L'arbre, un véritable symbole du monde chamanique !
J’aimerais, avant de me pencher sur la réelle signification de la présence du sapin lors des festivités de Noël, vous parler de la symbolique des arbres en général. En effet, ceux-ci ont, de tous temps, représenté le lien qui existe entre le ciel et la terre, entre les mondes invisibles et le monde de la matière.
De par leur structure, les arbres symbolisent les trois mondes chamaniques ainsi que l’accès à ces 3 mondes :
- Leur frondaison représente le monde divin, le monde d’en-haut,
- Leur tronc, le monde terrestre, le monde du milieu,
- Et leurs racines, le monde souterrain, c’est-à-dire le monde d’en bas.
Cette structure tripartite des arbres a contribué à faire d’eux le symbole même de l’univers.
L'arbre en tant qu'axe du monde !
Les arbres représentent l’axe du monde, l’axis mundi, raison pour laquelle de multiples peuples, à travers les âges et l’histoire, les ont vénérés et leur ont rendu hommage.
L’arbre de Noël est une survivance de cette vénération plusieurs fois millénaire dont la symbolique se trouve au plus profond de notre mémoire collective, de la mémoire de nos ancêtres qui ont peuplés l’Europe bien avant l’arrivée du christianisme.
La naissance du sapin de Noël
Toutefois, l’arbre de Noël, tel qu’on le connait de nos jours, est né officiellement à Sélestat, en Alsace, en 1521 où un édit municipal autorise à couper des petits sapins pour les célébrations de la nativité.
Cette habitude s’est ensuite répandue dans toute l’Alsace et dans toute l’Allemagne car le souvenir des célébrations ancestrales des fêtes du solstice d’hiver était encore bien présent dans l’inconscient collectif de la population.
En effet, bien avant cette date, comme au 6ème siècle à Braga, au nord du Portugal, et en l’an 1000 à Worms, en Rhénanie (Rheinland Pfalz), il était déjà coutume d’utiliser des feuillages verts et des branchages pour les fêtes de Noël et les décorations des habitations. Ces usages, issus de célébrations bien plus anciennes, étaient considérés comme païens et généralement proscrits par décret par les autorités religieuses.
Le culte de l'arbre
Le culte de l’arbre était particulièrement présent parmi les peuplades nordiques et germaniques, raison pour laquelle, en 772, Charlemagne, dans sa sanglante campagne de christianisation qui dura 30 ans, a fait couper, Irminsul l’arbre sacré des Saxons, et rasé l’Externsteine dans lequel il se dressait (près de l’actuelle Padernborn en Allemagne). Les Externsteine sont des sortes de formations de pierres qui servaient de sanctuaire naturel.
De la même façon et pour les mêmes raisons, c’est-à-dire pour démontrer la suprématie du christianisme sur les cultes et rituels populaires, Boniface de Mayence, en 723 ou 724, fit abattre, à Geismar dans la Hesse, le chêne de Donar, également appelé Thor, dont il a utilisé le bois pour la construction d’une église dédiée à Saint Pierre et qu’il a fait ériger sur le lieu même de l’abattage.
Toujours pour asseoir sa supériorité sur les cultes premiers, l’église chrétienne décida à chaque fois d’édifier ses bâtiments sur l’emplacement des anciens arbres sacrés, comme cela a été le cas, par exemple, pour l’église du couvent de Lehnin, près de Brandenbourg. Les autorités ecclésiastiques ont d’ailleurs laissé près de l’autel la souche de l’arbre bien visible afin que les fidèles aient un rappel constant et silencieux de cette suprématie.
Pour la petite histoire, entre l’an 3000 et 1000 avant notre ère, les scandinaves gravaient déjà des conifères sur certaines de leurs gravures rupestres pour représenter leurs rituels. Il s’agit là probablement d’une mention à Yggdrasil, l’arbre-monde de la mythologie nordique.
Cet arbre sacré, source de vie et de tout savoir, dont le nom signifie « destrier du Redoutable », était selon les uns un frêne, et selon les autres un if. Le nom Yggdrasil est une référence à Odin-Wotan surnommé Ygg, qui veut dire « Le Redoutable ».
Le pendant d’Yggdrasil, l’arbre-monde scandinave, se nomme, dans les contrées germaniques, Irminsul.
Les sapins sont les dignes héritiers de ces arbres sacrés que vénéraient nos ancêtres et sont tout naturellement liés aux anciens rites du solstice d’hiver.
Vous pouvez vous imaginez que dans ce contexte, la tradition de l’arbre de Noël a très vite trouvé un écho parmi les peuples germaniques qui avaient de tous temps vénéré les arbres et avaient vu leurs célébrations brutalement interdites par la vague de christianisation sanglante qui avait déferlé sur l’Allemagne et les pays scandinaves, bien après celle qui a sévi dans les pays latins.
J’aimerais juste vous citer le mot de Otto von Bismarck (1818-1898), homme politique allemand et l’un des principaux artisans de l’unification allemande, qui a dit à propos des arbres : « Baüme sind Ahnen » ce qui signifie « les arbres sont des ancêtres ». Ces paroles me font penser à certaines tribus amérindiennes qui surnomment les arbres : les hommes debout.
L'arrivée du sapin dans les pays européens
Après l’Allemagne et les pays scandinaves, l’arbre de Noël est arrivé :
- Dans les différents états des USA à la fin du 18ème siècle, introduit par des allemands qui étaient soldats, marchands, médecins, professeur, artisan, etc.
- En Autriche, en 1813,
- Dans l’ancienne Tchécoslovaquie, en 1820.
- En Angleterre, en 1821, par le biais d’une dame allemande de la cour d’Angleterre,
- En France pour la première fois, en 1837, dans le Jardin des Tuileries, sous l’influence d’Hélène de Mecklembourg, une princesse allemande, épouse du Duc d’Orléans
- En Russie, à St Petersburg, en 1852.
- Et en 1890, pour la première fois à la Maison-Blanche.
En France, il faudra toutefois attendre 1905-1910 pour qu’apparaisse véritablement le sapin de Noël. La tentative d’Hélène de Mecklembourg étant restée sans lendemain.
Le sapin, un arbre lié au solstice d'hiver
Comme vous l’aurez sans doute compris, l’arbre de Noël, et donc le sapin, de par son origine, n’est absolument pas associé à la naissance du Christ, mais aux célébrations du solstice d’hiver.
Ces célébrations avaient lieu dans toute l’Europe, c’est-à-dire chez les Celtes, les Romains, les Grecs, les Slaves, les Baltes et les germano-scandinaves jusqu’à l’arrivée du christianisme et de ses répressions sanglantes.
À l’origine, l’Europe n’était pas chrétienne… Le christianisme est un apport étranger venu du Moyen-Orient, une région géographique où il est tout de même difficile de trouver un sapin.
En tant qu’axe du monde, le sapin était le garant de l’ordre cosmique et symbolisait, pour les populations du nord, la certitude du renouveau. Il leur permettait de garder espoir et de ne pas disperser inutilement leur précieuse énergie vitale.
Cet arbre représentait la stabilité lors de périodes hivernales difficiles qui apportaient toujours avec elles le chaos et l’incertitude, et incarnait le retour du soleil, la renaissance et la vie qui revient de façon cyclique.
Le sapin, un arbre protecteur
Le sapin représente, encore aujourd’hui, notre lien sacré avec les ancêtres qui ont foulé cette terre européenne bien avant qu’ils ne soient les victimes d’une très longue et violente christianisation dont le but était de leur effacer la mémoire et de les couper radicalement de leurs racines et de leur origine.
Pour les anglo-saxons, les sapins sont des evergreen, c’est-à-dire des arbres toujours verts, car leurs aiguilles ne tombent jamais. Ce sont des arbres à feuilles persistantes ; ce qui les met en lien direct avec l’immortalité, l’éternité et la continuité de la vie au-delà de la mort.
En dehors de cette symbolique, le sapin avait également une fonction de protection, en ces périodes d’hiver lors desquelles les voiles entre les mondes étaient de plus en plus ténus.
En effet, son rôle, dans la maisonnée, était de repousser les démons, et les mauvais esprits, qui essayaient de pénétrer dans le monde physique et matériel des vivants pour semer la mort et la destruction.
Le sapin et l'amanite tue-mouche
Et c’est vers les 11ème et 12ème siècle, que l’on trouve la mention de sapins garnis de pommes rouges qui, selon certains auteurs, feraient référence à l’arbre de la connaissance du bien et du mal évoqué dans le livre de la genèse. Cette notion est évidemment une interprétation influencée par le christianisme.
Ce que je vais vous dire est mon opinion personnelle, et je n’ai, pour le moment, rien trouvé qui corrobore mes paroles. Mais, j’ai plutôt l’impression que les pommes rouges ou les boules rouges qui décoraient, et décorent encore aujourd’hui les sapins sont une référence directe à l’amanite tue-mouche, un champignon aux propriétés hallucinogènes, qui pousse en relation mycorhizale avec les racines du sapin.
L’amanite tue-mouche était utilisée par les chamanes des pays nordiques pour atteindre certains états modifiés de conscience, certaines transes, qui leur permettait l’accès à d’autres dimensions.
L’explication symbolique de ces décorations de couleur rouge s’est perdue dans la nuit des temps. Toutefois, on sait, de source sûre, que les chamanes de l’hémisphère nord consommaient des amanites tue-mouche pour faciliter leur état de transe.
On sait également que l’amanite tue-mouche pousse en relation symbiotique particulièrement avec le bouleau, qui est l’arbre des chamanes sibériens, et avec le sapin, qui est l’arbre des chamanes germano-nordiques.
Pour moi, les boules rouges qui ornent le sapin de Noël est clairement une référence aux amanites tue-mouche qui sont des champignons sacrés pour toutes les populations chamaniques de l’hémisphère nord.
- Voyager avec le sapin
En ce qui vous concerne, avant d’effectuer un voyage chamanique avec le sapin, vous pouvez manger, non pas une amanite tue-mouche 😉 mais un peu de miel de sapin, ou bien encore boire une infusion à base de bourgeons de sapin, en ayant l’intention de vous connecter à l’esprit de cette plante.
Vous pouvez tenir une pomme de pin ou une brindille de sapin dans vos mains pendant votre voyage.
Appeler le sapin dans votre vie et voyager avec lui vous permettra :
- De puiser profondément dans les ressources naturelles de la terre-mère tout en vous connectant au ciel,
- De vous relier à vos ancêtres, à ceux qui étaient là bien avant le christianisme,
- De retrouver l’espoir et l’énergie pour continuer votre route,
- D’entamer un processus de régénération aussi bien sur le plan physique, qu’énergétique ou encore spirituel,
- Et de recouvrer votre équilibre et votre santé.
Si vous êtes dans une période de découragement et de baisse d’énergie, et que vous souhaitez retrouver votre moral ainsi que votre capacité à résister à l’adversité, et avoir l’énergie nécessaire pour vous diriger vers la lumière et le renouveau, le sapin est l’arbre qu’il vous faut et que vous pouvez solliciter car il est celui qui vous permettra d’acquérir la force de poursuivre votre chemin, et de supporter les difficultés et les obstacles que vous pouvez rencontrer.
J’espère que cette vidéo vous donnera envie de voyager avec le sapin, un arbre de nos régions, sacré, généreux, mystérieux et d’une grande profondeur.
Si vous souhaitez en apprendre plus la véritable histoire de Noël, je vous invite à cliquer sur le lien qui se trouve ci-dessous.
J’espère que cet article vous donnera envie de voyager avec le sapin, un arbre de nos régions, sacré, généreux, mystérieux et d’une grande profondeur.
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Rêvons et voyageons ensemble !
Natacha R. Kimberly
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