Si vous vous définissez comme chrétiens ou juifs, que savez-vous réellement de l’âme et de son cheminement dans l’Ancien et le Nouveau Testament ?
Je me suis dit, en réfléchissant à cet article et en faisant mes recherches, qu’il serait assez facile d’écrire un texte sur le sujet, mais je m’étais trompée. En effet, cet exercice est difficile et il n’y a pas de réponse simple en ce qui concerne l’âme et son éventuel cheminement dans les écrits bibliques et les méandres de ce que nous appelons l’après-vie. Ce qui s’explique aisément par le fait que les documents rassemblés dans la bible ont été écrits à des époques historiques fort différentes les unes des autres et cela par de multiples auteurs.
Nous devons également garder en mémoire que cela ne fait que très peu de temps que l’homme ordinaire a le droit de lire la bible. Il y a encore peu, la messe était dite en latin. La bible était l’un des livres qui a été le plus interdit.
Nous pouvons citer la phrase de Charles Péguy, écrivain français, mystique et catholique (entre autres), issue de ses notes sur M. Bergson et la philosophie bergsonienne : « Le juif est un homme qui lit depuis toujours, le protestant est un homme qui lit depuis Calvin, le catholique est un homme qui lit depuis Ferry. »
Faisons un petit voyage dans le temps et voyons ce qu’il en était de la lecture de la bible dans les pays catholiques.
Le pape Grégoire IX (1227-1241) a interdit la lecture de la Bible à ses fidèles. Nous retrouvons la trace de cet interdit dans les canons du Concile de Toulouse (1229) :
- « Que les laïcs n’aient pas de livres de l’Écriture, à l’exception du psautier et de l’office divin (…) Mais nous interdisons absolument qu’ils aient ces livres traduits en langue vulgaire. » (canon 14)
Si vous désirez lire les canons du Concile de Toulouse, il vous suffit juste de cliquer sur le lien ci-dessus pour y avoir accès. Nous pouvons entrevoir, à travers la lecture des canons de ce concile, l’établissement d’un système chargé de remettre l’hérétique dans le droit chemin par des moyens plus au moins drastiques et violents, ainsi que la mise en place de ce qui s’appellera l’Inquisition. Cette lecture est édifiante et nous permet de comprendre la raison pour laquelle le peuple, au fil des siècles, n’a eu qu’une connaissance approximative de la bible. La connaissance qu’il en avait était celle qui lui était permise par les autorités ecclésiastiques. Nous pouvons également constater que le concile ne fait aucune différence entre les hérétiques et les croyants. Le canon 14 du Concile, dont vous avez un extrait ci-dessus, dit de façon très claire l’interdiction qu’il y a à posséder et à lire autant l’Ancien Testament que le Nouveau.
Le Concile de Tarragone, en 1234, décréta également : « Personne n’a le droit de lire ou de diffuser l’Ancien ou le Nouveau Testament […] faute de quoi […] il sera accusé d’hérésie. »
Il faut également savoir qu’avant la Guerre de Trente Ans (1618-1648) a été publié, en 1564, par ordre du Concile et du Pape Pie IV, l’Index Tridentin issu du Concile de Trente 1545-1663), qui liste les ouvrages interdits aux catholiques romains. Dans les 10 règles générales qui composent cet index nous y trouvons :
- L’interdiction de toutes traductions latines du Nouveau Testament venant des hérétiques,
- La possibilité, sous certaines conditions et après une demande de permission spéciale, de lire les traductions latines de l’Ancien Testament éditées par les hérétiques et l’utilisation des écrits vernaculaires de la bible par des catholiques.
Une bulle du 23 janvier 1897, du pape Léon XIII, mentionne l’interdiction de toutes les versions de l’écriture sainte qui ne sont pas approuvées par les autorités ecclésiales compétentes.
Les paragraphes 5, 6 et 8 mentionnent la possibilité, uniquement pour les personnes effectuant des recherches bibliques et théologiques, de compulser des éditions publiées par des non-catholiques à condition que ces éditions n’attaquent aucunement le dogme catholique.
Le paragraphe 7 interdit toutes les versions vernaculaires, mêmes celles écrites par des catholiques, si elles ne sont pas approuvées par le Siège Apostolique, suivies d’annotations extraites des œuvres des Saint Pères et d’érudits catholiques, et accompagnées de l’approbation épiscopale.
Ce qui paraît aujourd’hui comme allant de soi, n’était absolument pas le cas il y a encore quelques décennies. En effet, comme vous avez pu le lire plus haut, il n’était pas possible pour un catholique de lire même une simple traduction de la Bible en langue vernaculaire. Afin de pouvoir le faire, il fallait qu’il en demande la permission. Bien évidemment, il lui était également interdit toute pensée discriminante touchant à l’institution religieuse en vigueur.
Maintenant, revenons-en un peu à la bible. D’après certains chercheurs et spécialistes des écrits bibliques, les premiers Israélites auraient connu une évolution importante dans leur conception de la survivance de l’homme après sa mort physique. En effet, les résultats de leurs recherches leur ont permis de conclure, qu’avant le yahwisme et jusqu’à la période de l’exil, les Israélites :
- Étaient persuadés qu’ils allaient continuer leur vie après leur trépas,
- Pensaient que l’esprit du mort possédait un pouvoir et un savoir qu’il n’avait pas de son vivant,
- Pratiquaient un véritable culte aux morts et aux ancêtres.
Ces conclusions ont permis de dire, qu’au niveau religieux, les tribus hébraïques semblent avoir vécu une évolution dans leurs systèmes de croyances et auraient suivi un schéma de développement que l’on retrouve, par ailleurs, dans d’autres cultures. Ce développement se résume à ces trois points suivants :
- Il existerait des forces surnaturelles et incompréhensibles auxquelles les êtres humains sont soumis, et face auxquelles ils ne possèdent que peu ou pas de pouvoir,
- L’invisible serait réel et peuplé par des esprits de la nature et de la surnature qui obéissent à leurs propres lois. L’homme peut, de son côté, communiquer et interagir avec ces esprits,
- Après la naissance d’un monothéisme primitif et très sélectif, le système de croyance évoluerait petit à petit vers un monothéisme plus universel.
Contrairement à ce qui est écrit ci-dessus, d’autres chercheurs tels que Wilhelm Schmidt (missionnaire, ethnologue et historien des religions), le père Marie-Joseph Lagrange (théologien) et William Foxwell Albright (archéologue biblique et authentificateur des manuscrits de la Mer Morte), défendent la thèse du monothéisme primitif, qui est actuellement de plus en plus admise.
Après cette petite introduction, venons-en à ce qui nous préoccupe, c’est-à-dire, à l’âme et à son évolution dans l’au-delà, dans l’Ancien et le Nouveau Testament.
L’âme dans l’Ancien Testament
- Ce dont nous nous rendons compte, en parcourant les documents composant l’Ancien Testament, et ce que nous pouvons globalement retenir, c’est qu’il n’y pas vraiment de notion d’âme immortelle, vivant une vie complète après la mort du corps physique, chez les anciens Hébreux. Ce qui diffère radicalement de la croyance des premiers Israélites, si tant est qu’elle ait existé.
- Dans ces écrits, le terme âme, qui serait le siège des sentiments et des sensations, signifie le principe de vie (nèpech) qui anime tous les êtres vivants, animaux y compris, et qui est intrinsèquement lié au corps physique. Les termes « souffle de vie » ou « « âme vivante » sont alors compris de façon équivalente. D’ailleurs, l’âme y est parfois synonyme du corps matériel de l’homme lui-même. Nous employons encore actuellement des expressions qui font références à ces notions, notamment : rendre l’âme, c’est-à-dire rendre son dernier souffle.
L’âme dans le Nouveau Testament
- Contrairement à l’Ancien Testament, les documents qui composent le Nouveau Testament, nous parlent d’une âme étroitement liée au Christ et à Dieu.
- Dans ces textes, le principe de vie serait plutôt l’équivalent du mot grec psukhê dont le sens se traduirait préférentiellement par le terme vie. L’âme y est distincte du corps physique et représente la partie immatérielle et invisible de l’homme. Elle est l’ensemble des qualités et des dons de chaque individu. Le Christ est par ailleurs appelé le passeur des âmes (Pierre 2:25). Il empêche, de ce fait, la corruption de l’âme des êtres humains.
Il faut savoir que dans les deux Testaments :
- Le mot âme existe et comprend une variété de significations, selon le contexte,
- Les mots âme et esprit désignent plus ou moins les mêmes fonctions.
Résurrection et mort dans la bible
Deux autres thèmes importants dans la bible, en dehors de l’âme et de son devenir, sont la résurrection et la mort.
- La résurrection est un thème très important dans le Nouveau Testament, mais très peu abordé dans l’Ancien, et lorsque c’est le cas, celle-ci se fait dans le cadre d’une résurrection collective comme celle :
- De Noé à qui il est permis d’échapper au déluge avec un couple de chaque animal de la création (Gén : 7-8),
- Des hébreux, lors de leur passage de la mer des roseaux quand ils ont fuit l’Égypte (Ex : 14).
Ce sont des cas d’une nature exceptionnelle et collective. Toutefois la résurrection comportant un caractère personnel et individuel va devenir très présente et l’objet d’un véritable thème central dans le nouveau testament.
En ce qui concerne le nouveau testament, nous pouvons constater que la résurrection de Jésus ne va pas de soi et n’est absolument pas intégrée par les témoins et les disciples mêmes du Christ. La résurrection est un concept nouveau qui a du mal à passer. Son acceptation met du temps à se mettre en place. Dans les évangiles, nous trouvons mention de trois résurrections :
- Le jeune homme de Naïn (Luc : 7.11-17),
- La fille de Jaïros (Luc 8.49-56),
- Lazare (Jean 1. 11-44).
La mort de Jésus et de sa résurrection sont au centre de la religion chrétienne.
Les chrétiens globalement ne croient pas en une vie après la mort. Ils pensent qu’ils n’ont qu’une vie qui se prolonge et s’épanouit par-delà̀ la mort.
- La mort, dans la bible, signifie la séparation et non la destruction. Il faut entendre par là, la séparation d’avec la Source, d’avec le divin. La mort physique est la séparation de l’âme d’avec le corps. Il peut avoir une mort spirituelle par la séparation de l’âme d’avec Dieu. Dans un tel cas, c’est le péché qui sépare l’âme du divin. Dans ce sens, nous pourrions dire que l’âme est mortelle car elle peut être séparée du divin, tout en étant éternelle.
La mort pour un chrétien est la séparation de son âme d’avec son corps physique qui commence alors son processus de décomposition. Son âme, à ce moment-là, est censée retourner auprès de Dieu.
Il est intéressant de constater que lorsque le corps physique du croyant meurt, il est dit dans la bible qu’il s’endort. En effet, les notions de sommeil et d’endormissement sont employées pour désigner la mort du corps physique, alors que le terme mort est utilisé pour caractériser les actions de Jésus Christ, ou pour les non-croyants :
- « Christ est mort pour nos péchés, selon les écritures » (Cor. 15:03)
- « Ainsi David s’endormit avec ses pères, et il fut enseveli dans la cité de David. » (Rois 2:10)
Penchons-nous, maintenant, sur le périple que va entreprendre l’homme, de l’époque de l’Ancien Testament, après sa mort, qui est et reste, ne l’oublions pas, la conséquence du péché originel. En effet, La mort est une résultante de la révolte et de la désobéissance originelles.
Le shéol, le lieu de l’oubli absolu
Dans l’Ancien Testament, lorsque l’individu rend son dernier souffle, il se retrouve dans un lieu qui se nomme le shéol, mot hébreux qui se comprend comme étant le séjour des morts ou la tombe commune de l’humanité. Cet espace, très profondément enfoui sous terre, correspond plus ou moins à l’Hadès des peuples grecs, qui est par ailleurs le terme même utilisé dans le Nouveau Testament et cité de nombreuses fois dans des bibles très anciennes.
Le shéol est un lieu de poussière où règne le silence et les ténèbres. C’est un espace propice à l’oubli, où tous les êtres humains, sans aucune exception, se retrouvent après leur trépas et où la communication avec le divin est impossible. C’est un monde où les hommes mènent une non-existence, faite d’obscurité et de silence, qui aboutira fatalement à leur oubli et à leur dissolution. La mort les enferme dans une solitude absolue et le sheol n’a pour seul but que de mettre les êtres humains à la merci de Dieu qui leur montre sa supériorité par le fait même qu’il est celui qui leur donne la vie et qui la leur reprend.
L’Ecclésiaste (9:10) dit à propos de cet endroit : « Il n’y a ni œuvre, ni plan, ni connaissance, ni sagesse dans le shéol, le lieu où tu vas. ». Ce qui, j’imagine, n’est pas des plus réconfortants pour l’être qui a essayé de diriger sa vie avec droiture et justesse !
Il est dit également à propos du shéol qu’il ne se rassasie jamais. C’est en gros une sorte de tonneau des Danaïdes pour les morts, car il n’est jamais plein et n’a pas de limites.
Que se passe-t-il donc après la mort pour le chrétien ?
À sa mort celui-ci passe en jugement. Il existe, pour lui, plusieurs possibilités à l’issue de ce jugement :
- Une montée au ciel afin de bénéficier de la vie éternelle auprès du divin, en attendant la fin des temps, moment où il recevra un corps incorruptible,
- Un passage au purgatoire afin d’y subir un acte de purification proportionnel aux fautes commises, selon Origène (théologien du 2ème siècle),
- Un séjour éternel en enfer.
Pour le chrétien, son âme séparée du corps physique n’est pas encore dans un état de perfection. Cet état ne pourra être atteint que par la résurrection finale, à la fin des temps, lorsqu’il obtiendra un corps incorruptible et ressuscitera d’entre les morts. Le but du chrétien est donc de devenir un être complet et définitif, corps et âme réunis, après avoir reçu un corps incorruptible, à la fin des temps, lors de la résurrection.
Le Testament d’Abraham
Nous en savons très peu, dans la bible, sur le jugement de l’âme lorsque celle-ci quitte l’enveloppe corporel de l’être humain. Les seules références sur le sujet se trouvent dans le Testament d’Abraham, un texte de l’Ancien Testament, qui aurait été composé entre le 1er et le 2ème siècle de notre ère.
Ce testament nommé Testament d’Abraham relate la difficulté que rencontre Abraham à affronter et à accepter sa propre mort. Difficulté que nous pouvons aisément comprendre lorsqu’il est question de finir dans le shéol, le lieu de l’oubli absolu et de la dissolution finale.
Un autre point dans ce testament qui intéressera particulièrement les rêveurs du monde entier est la mention d’un rêve, envoyé par Dieu à Isaac, devant être décodé par l’archange Michael, et qui donnera tous les détails des circonstances de la mort d’Abraham. Il est vraiment fascinant pour des onironautes de constater l’importance qu’avaient les rêves, dans des textes anciens et des traditions millénaires, pour comprendre sa vie, entrevoir l’avenir ou communiquer avec le divin.
Dans le testament d’Abraham, au chapitre 4, Dieu prévient qu’il va envoyer un rêve à Isaac afin de lui donner des détails à propos de la mort future d’Abraham. Il stipule également que ce rêve devra être interprété par l’archange Michael afin qu’ils puissent en comprendre tout le sens.
Maintenant, voyons ensemble les chapitres 12 et 13 du testament d’Abraham :
- Chapitre 12 : Abraham se rend à l’endroit où les âmes sont jugées. Il se présente lorsqu’une âme est sur le point d’être jugée. Il voit un homme, sur un trône, qui juge les âmes ainsi que 4 anges qui se tiennent à ses pieds :
- Deux des anges sont des scribes.
- Un ange fougueux.
- Un ange avec une balance pour peser les âmes.
Deux anges de la flagellation sont également présents lors du jugement de l’âme. Ils se nomment malake ḥabbalah (l’ange de la panique et du sabotage) et malake saṭan (l’ange de ce qui est faux). Ils ont une apparence féroce, sont sans pitié et flagellent l’âme des êtres humains avec leur langue de feu.
- Chapitre 13 : Abraham demande à Michael l’identité du juge et de ses aides. Celui-ci lui répond que le juge est Abel et lui explique que lors du jugement final, ce dernier est aidé par deux autres juges. Puis qu’après cela, l’âme devra également être jugée par les douze tribus d’Israël, et finalement par Dieu. Michael définit la fonction des différents anges :
- Le premier des scribes enregistre toutes les bonnes actions de l’âme,
- Le deuxième des scribes transcrit tous les péchés de l’âme,
- L’ange à la balance s’appelle Dokiel et pèse les péchés et les bonnes actions de chaque âme,
- L’ange fougueux est lui chargé d’éprouver, par le feu, toutes les actions des âmes.
Les anges Dokiel et Pyriel.
Dans le testament d’Abraham, dans lequel il est dit que quatre anges sont présents lors du jugement de l’homme, nous faisons la connaissance de deux anges un peu particuliers : Dokiel et Pyriel.
- Dokiel est « l’archange qui comme le soleil, tient la balance dans sa main ». Il est lumineux comme le soleil et utilise une balance qui lui sert à peser les bonnes et les mauvaises actions commises par les âmes qui passent en jugement. Le nom Dokiel vient d’Isaïe (40:15) et signifie « comme la poussière dans la balance ».
- Pyriel (Puruel,Puriel) est un maître du feu comme son nom l’indique. Il est l’ange enflammé et fait partie de la famille des chérubins. Il sonde sans pitié les âmes des êtres humain. Il est aussi connu comme étant l’ange des génocides. Pyriel utilise les flammes pour faire une évaluation des travaux effectués par les âmes qui passent en jugement. Si son feu brûle les travaux, l’âme ne peut qu’aller en enfer, si les travaux restent intacts, l’âme est conduite au ciel par les anges de la justice. Il possède également ce qui est appelé le toucher de la mort, ce qui lui permet d’absorber les âmes sur lesquelles il a jeté son dévolu. Il est dit qu’il n’a qu’un désir : celui de détruire l’humanité.
Ce qui est également intéressant dans ce testament c’est de voir Abraham qui refuse d’obéir à Dieu. En effet, il refuse de mourir et de suivre l’archange Michael. À chaque refus Michael se précipite au ciel pour avertir Dieu et lui demander conseil. Nous pouvons constater, dans ce texte, que l’archange Michael, dont le nom signifie « qui est comme Dieu », le chef des armées célestes, ne prend aucune décision par lui-même.
Dieu finit par piéger Abraham et lui envoie la Mort sous une belle apparence. Celle-ci lui annonce qui elle est, mais le patriarche refuse de la croire. Il en arrive même à se disputer avec elle et lui demande de lui prouver qu’elle est bien ce qu’elle prétend être. Pour prouver son identité Mort fait mourir 7000 serviteurs (le nombre dépend de la recension). Finalement, elle arrive à tuer Abraham, qui malgré cela, et toujours aussi entêté, refuse de la suivre en lui disant qu’il est bien trop faible pour le faire. La mort le piège définitivement en lui demandant de lui embrasser la main afin qu’il se sente mieux. C’est ce baiser qui tue véritablement le patriarche dont le corps est ensuite enterré et l’âme emportée au ciel.
Dans la scène du jugement de l’âme, les seules choses qui ont de l’importance, que la personne soit juive ou non, sont ses actions lors de sa vie passée. En effet, seuls comptent les actions de l’être humain qui passe en jugement. Nous constatons qu’une personne dont les mauvaises actions pèsent plus que les bonnes sera condamnée à une punition terrible alors que celle dont les bonnes actions pèsent plus que les mauvaises pourra aller au paradis.
Ce qui m’a interpellée, dans la scène du jugement, c’est que le juge soit Abel, le deuxième fils d’Adam et Ève. Si nous avons été élevés dans la tradition judéo-chrétienne, nous savons qu’Abel a été assassiné par son frère Caïn. Abel était un éleveur de troupeau et avait pour habitude de tuer les premiers-nés des animaux dont il avait la garde.
Il les donnait par ailleurs en offrande à Dieu qui semblait bien apprécier son geste et le préférer, de loin, à Caïn. Celui-ci, de son côté, cultivait la terre et donnait en offrande à Yahvé les produits de ses cultures. Dieu ne semblait pas vraiment intéressé par ces cadeaux issus de la terre. En lisant la Genèse, on a l’impression que Dieu appréciait les mises à morts de tous ces animaux à peine nés. C’est finalement le mépris de dieu envers lui, son dépit et sa colère qui ont auront raison de Caïn et qui le conduiront à assassiner son frère. Évidemment, son geste est grave, mais à mon avis, Abel, qui n’est autre qu’un boucher, était loin d’avoir les mains propres et loin d’être une pauvre victime innocente. Honnêtement, voir Abel en tant que juge lors du jugement de l’âme, me pose question.
Qu’en pensez-vous ? Ne trouvez-vous pas étrange qu’un dieu juste et bon voit d’un œil favorable le meurtre de jeunes victime innocentes à peine nées ?
Essayez de ne pas réagir de façon épidermique et en fonction des programmations religieuses dont vous êtes porteurs.
Ce qui m’a également intriguée c’est le nom de Pyriel, l’ange enflammé et sans pitié, également connu comme étant l’ange du génocide… Tout un programme… Il est vrai que nous avons tendance à oublier que les anges représentent le bras armé de Dieu. Ils sont avant tout des guerriers, des militaires qui n’ont pas de libre arbitre, contrairement aux êtres humains, et qui obéissent à la loi divine. Ceux qui se rebellent deviennent des anges déchus… Cela mérite vraiment réflexion…
Le deuxième ange cité se nomme Dokiel. Il est comme la poussière dans la balance. Cette poussière fait-elle référence à celle que nous deviendrons tous, tôt ou tard, ou à celle qui se trouve dans le shéol ? Qu’en dites-vous ?
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Rêvons et voyageons ensemble !
Natacha R. Kimberly
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