Halloween, la nuit des esprits maléfiques !

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Les célébrations d’Halloween : victoire éclatante d’une société de consommation sans limite ou survivance d’un passé archaïque qui refuse de mourir et nous révèle notre histoire ? 

Aujourd’hui je vais vous parler d’Halloween, cette fête qui semble venir tout droit des États-Unis. Mais est-ce bien sûr ?

Nous allons découvrir dans cet article les origines de cette célébration qui met en joie bon nombre d’enfants et d’adolescents.

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Les 4 fêtes religieuses celtiques

Halloween est la version moderne d’une fête traditionnelle celte, nommée Samhain, qui était l’une des 4 fêtes religieuses celtiques proto historiques. 

Ces 4 fêtes religieuses étaient :

• Samhain, célébrée le 1^er novembre.
• Imbolc, fêtée le 1^er février, première fête du printemps,
• Beltain, célébrée le 1^er mai, symbolisant la renaissance.
• Lugnasad, fêtée le 1^er août, en hommage à la fertilité.

Le mot protohistorique fait référence à une culture qui ne possède pas d’écriture et qui s’étend du néolithique aux âges des métaux. Ce qui signifie dans nos régions vers -6500 ans avant notre ère à -1000 ans pour l’âge du fer. 

Évidemment ces périodes varient selon les régions géographiques. Les âges mentionnés correspondent à ceux de l’Europe méridionale. 

Le mot celte est dérivé du grec κελτοι, keltoi, qui signifie gelé. Il a été donné par les Grecs pour décrire toutes les populations qui se trouvaient au nord des Alpes

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On retrouve dans ce mot l’origine des adjectifs kalt en allemand et cold, en anglais, qui signifie tous les deux froid.

Une autre origine est également attribuée à l’étymologie du mot celte : Le fils d’Héraklès, appelé keltos, serait l’ancêtre des celtes et aurait donné son nom à ce peuple.

Comme le calendrier des peuples celtes était un calendrier lunaire et non solaire, leurs fêtes, à l’origine, ne possédaient pas de dates fixes. Elles évoluaient en fonction de la lune. L’année s’achevait autour de la pleine lune la plus proche du 1^er novembre. 

Par la suite et par commodité, les célébrations de Samhain, l’ancêtre d’Halloween, qui duraient 7 jours, ont été définitivement fixées au 1^er novembre. Cette fête annonçait officiellement le début de l’année celtique et marquait les premières rigueurs hivernales.

À l’origine, Samhain était intimement liée au cycle des saisons et des récoltes. Les peuples celtes remerciaient le soleil pour les moissons et en profitaient pour revoir la répartition des biens communautaires et renouveler le pouvoir du roi.

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Samhain, fêtes des morts

Des célébrations au cours desquelles on fêtait la mort du soleil ont existé ailleurs dans le monde, comme par exemple en Égypte et au Mexique.

En cette période de Samhain, les celtes pensaient que le voile séparant le royaume des vivants de celui des morts devenait de plus en plus fin et provoquait l’ouverture des chambres funéraires.

Comme ils étaient persuadés que les esprits et les dieux de l’autre Monde sortaient de leur retraite pour venir les tourmenter, ils les accueillaient au mieux : en leur laissant une place autour de la table ou près du feu. 

Mais ils savaient également que l’ouverture des portes de l’autre monde permettait l’intrusion d’esprits maléfiques et ils s’en protégeaient par tous les moyens à leur disposition.

Ils posaient par exemple devant le seuil de leurs maisons un navet évidé dans lequel brûlait une bougie faite de la graisse d’un précédent sacrifice humain.

Le navet représentait l’esprit qui allait rendre leur protection efficace. Celui-ci était nommé Jock et ce nom s’est transformé avec le temps en Jack.

Les celtes se grimaient et portaient également des masques afin de ne pas être reconnus par les esprits vengeurs car ils craignaient les fantômes, les mauvais esprits et les divinités courroucées et redoutaient d’être emportés par eux dans l’au-delà.

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Célébrer Samhain leur était donc vital et leur permettait d’honorer leurs morts et leurs divinités afin de les dissuader de venir les hanter.

Les personnages de sorcière, de loup-garou, de momie, de zombie qui déambulent les soirs d’halloween sont relativement récents et sortent tout droit des films d’horreur américain du milieu du 20^ème siècle

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Samhain un hommage à d’autres évènements

Mais à part être une célébration du monde des morts, Samhain fait également référence à d’autres évènements.

Selon les récits mythologiques, l’Irlande a subi 6 invasions après le déluge. Les 5 premières par des dieux et des êtres surnaturels et la 6^ème par les Milésiens, des êtres humains venus d’Espagne.

Samhain marque le jour où les Némédiens devaient payer leur tribut aux Fomôré, premiers habitants d’Irlande après le déluge. C’étaient des géants issus de la mer, des êtres surnaturels et démoniaques.

Le tribut que les Némédiens devait aux géants de la mer étaient constitué par les 2/3 de leurs enfants nés dans l’année et les 2/3 de leur récolte de blé et de leur production de vin.

Ce tribut représentait un sacrifice aux esprits des ténèbres afin de les apaiser et d’obtenir leur aide pour survivre aux froids de l’hiver.

Samhain fait également référence à la seconde bataille de Magh Tuireadh à la veille de laquelle Le Dagda, dieu celte, s’est uni aux déesses Morrigan et Boann pour assurer la fertilité de l’année à venir.

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Le Dagda était le roi des Tuatha, les celtes du nord, le Père de Tous, le Seigneur de la Parfaite Connaissance, maître de tous les dons et de la science druidique, et dieu de la fertilité et de la sagesse.

Ses caractéristiques me font penser à celles des deux dieux de la tradition germano-scandinave que sont Odin – Wotan, et son fils Thor.

La Morrigan, nom qui signifie Reine des Fantômes, est la déesse de la mort, de la sexualité, de la guerre et de la fertilité. Elle survolait souvent, sous la forme d’une corneille, les champs de bataille pour choisir ses victimes. Elle a une parenté avec les Walkyries de la tradition nordique.

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Boann, qui signifie la vache lumineuse, est une divinité primordiale, mère de la rivière Boyne, déesse des eaux et de l’inspiration.

La plupart des rituels de Samhain étaient destinés à apaiser les dieux. 

La déesse la plus vénérée à Samhain était La Cailleach, une sorte de déesse primordiale du climat régnant sur l’hiver. La Cailleach était autant une déesse mère qu’une sorcière, à l’image de La Baba Yaga russe.

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La Cailleach signifie la voilée en irlandais ancien et fait référence aux mondes cachés et invisibles.

Samhain est également la date de la mort de Cúchulainn, héros celtique, fils et en même temps réincarnation du dieu Lugh.

Pour résumer, Samhain, l’ancêtre d’Halloween est une célébration qui permet de :

• Fêter le début d’une nouvelle année,
• Conjurer les rigueurs hivernales qui s’annoncent,
• Marquer le renouvellement du pouvoir du roi et la répartition des biens communautaires.
• Apaiser les esprits des ténèbres et les dieux,
• Honorer les morts,
• Commémorer la bataille de Magh Tuireadh ainsi que le tribut offert par les Némédiens aux Fomoré,
• Vénérer la déesse Boann, la Morrigan, la Cailleach et le Dagda,
• Célébrer la mort de Cúchulainn,

Lorsqu’on fait le point sur la signification de cette fête on s’aperçoit à quel point elle était importante et cruciale pour les celtes et le bon déroulement de l’année à venir.

Pour supplanter la fête de Samhain, en détourner la ferveur des célébrants et l’effacer de la mémoire des populations, le Pape Grégoire IV a ordonné, au 9^ème siècle, vers 835, que la Toussaint soit célébrée le 1^er Novembre dans toute la chrétienté. 

La Toussaint se célébrait à l’origine après la Pentecôte, c’est-à-dire après les fêtes de Pâques, donc au printemps. 

Le mot Samhain a lui plus ou moins disparu du vocabulaire vers le début du 17^ème siècle.

Les migrants européens en Amérique du Nord, depuis le 17^ème siècle, avaient tous un héritage celte (du nord des Alpes) et partageaient un fond culturel commun et les mêmes célébrations, qu’ils aient été allemands, gallois, anglais, irlandais, écossais ou moraves. Ils ont apporté avec eux, dans le nouveau monde, leurs contes, leurs légendes, leurs rituels et leurs célébrations.

Il en a été de même pour les migrants irlandais fuyant la famine qui sévissait dans leur pays au 19^ème siècle. 

C’est ainsi, avec la fusion de la Toussaint et de Samhain et les migrations des peuples d’héritages celtes, qu’est née la version actuelle de Samhain, c’est-à-dire Halloween : une fête qui est célébrée aujourd’hui aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en Irlande, au Canada et en Australie.

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Étymologie du mot halloween

Le mot halloween est une contraction de All Hallows Eve qui signifie « la veille de tous les saints ». Hallow vient de l’ancien saxon halig qui a donné holy en anglais et heilig en allemand et qui veut dire saint.

Les pratiques liées à halloween sont en fait des survivances d’anciens rituels druidiques qui étaient censés protéger la population de la mort et des esprits maléfiques. 

Arrivés en Amérique du Nord, les migrants ont troqué le navet contre la citrouille, inconnue à cette époque en Europe, et bien plus facile à creuser.

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Jusqu’à présent les historiens n’ont pas pu confirmer le fait que les premières populations celtes creusaient des visages sur les navets. Ce que l’on sait c’est qu’elles rendaient un culte aux esprits ancestraux, qu’elles ne croyaient pas vraiment aux sorcières, qu’elles ne possédaient pas de chats car ceux-ci n’ont été introduits en Gaule Celtique qu’à partir du 3^ème siècle avant notre ère.

La citrouille évidée fait également référence au personnage de Jack o’lantern, Jacques à la lanterne, qui existe dans différentes traditions folkloriques. Tout ce que l’on sait c’est que ce personnage vient d’Europe et qu’il est arrivé en Amérique du Nord avec les migrants.

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Le personnage de Jack La Lanterne

La légende de Jack la Lanterne, fortement influencée par le christianisme, est la suivante :

Jack, un ivrogne notoire, paresseux de surcroît, défie à plusieurs reprises le diable et lui joue des sales tours. 

Lorsqu’il meurt et qu’il se présente devant les portes du Paradis, l’entrée lui est refusée à cause de son penchant pour l’alcool et de sa paresse. 

Lorsqu’il se retrouve devant les portes de l’Enfer, celles-ci lui sont également fermées car le diable est rancunier et n’a pas apprécié d’avoir été moqué. Toutefois, Jack insiste et finit par obtenir du Diable un bout de charbon ardent pour éclairer son chemin en attendant le jour du Jugement Dernier. 

Jack, débrouillard et malin, a alors l’idée de creuser un navet pour y mettre son bout de charbon et d’en faire une lanterne afin qu’il ait de la lumière et n’attende pas dans l’obscurité.

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Les lanternes creusées dans les citrouilles et les navets lors des fêtes d’Halloween représentent Jack et l’ensemble âmes errantes.

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Trick or Treat !

Dans les pays anglo-saxons, les enfants vont de maison en maison afin de récolter des friandises. Lorsqu’on leur ouvre la porte, ils disent à l’habitant « trick or treat » qui signifie un sort ou une friandise.

En gros, ils menacent l’habitant de recevoir un sort s’il ne leur distribue pas des friandises en tous genres. Il est très mal vu de donner autre chose que des friandises… Les « aliments sains » sont à déconseillés !

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Malgré des essais d’implantation des fêtes d’halloween en Europe, au début des années 2000, et l’imagination fertile des marchands, on ne peut que constater, ces dernières années, que ces célébrations n’ont pas vraiment eu un franc succès dans les pays du vieux continent. 

On peut se demander pourquoi :

• Sommes-nous moins perméables au marketing ? J’en doute fort !
• Sommes-nous toujours en connexion avec nos racines et les connaissances ancestrales ?
• Ou bien avons-nous perdu tout lien avec nos ancêtres et nos origines ? 

Tout ce que je peux en dire c’est que Halloween est la survivance d’une fête très ancienne, plusieurs fois millénaire, qui existait bien avant le christianisme et qui n’a absolument rien à voir avec le marketing… 

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J’espère que cet article vous a permis de mieux comprendre les origines des célébrations d’halloween qui nous viennent d’un héritage ancestral, venu du fond des âges et bien plus ancien que le christianisme. 

Et vous qu’en pensez-vous ? N’hésitez pas à dire ce que vous pensez et ressentez en laissant un commentaire en bas de cette page ou sur Facebook !

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Natacha R. Kimberly