Cet article a été écrit en collaboration avec mon ami Jean-Christophe Chaumette, auteur de romans et de nouvelles appartenant à la littérature de l’imaginaire.
Le Chamane Mongol
Pour les Mongols, tout possède une âme, et leur existence est réglée par le respect d’innombrables précautions. Ils doivent veiller à ne pas offenser l’eau, le feu, la porte d’une yourte (dans laquelle réside l’esprit protecteur de ses habitants), les animaux, les cadavres des morts. A l’inverse, ils s’ingénient à honorer les esprits, ceux des ancêtres, des sources, des arbres, des montagnes, des astres…
Dans cet univers peuplé d’esprits, les Mongols ont besoin d’intermédiaires pour communiquer avec eux. Le Böö, chamane mongol, remplit cette fonction. Vêtu de son costume destiné à le faire ressembler à un animal (cervidé, oiseau, ours) et à servir de support à des objets protecteurs, il utilise le bruit de son tambour, des incantations et des cris pour parvenir à un état extatique qui permet à son esprit de quitter son corps et de se projeter, tel un cavalier du son, dans le monde-autre.
Le Chamane Saami
Les Saamis composent le seul peuple d’Europe qui possède en son sein des chamanes, appelés Noaides. Ils vivent en Finlande, Norvège, Suède et sur la péninsule de Kola, en Russie.
Le Joik constitue l’un des éléments des anciennes pratiques magiques et chamanique du peuple Saami. Le Joik est un chant sans début, sans fin, sans mots, ni syllabes: Une invocation vivante et sacrée, psalmodiée par les assistants du chamane alors que celui-ci utilise un tambour et un marteau de corne.
Lors du rituel, le chamane peut prendre une forme animale pour aller se battre contre un confrère ou le mutiler à distance, découvrir un voleur, attirer le gibier à portée des chasseurs ou le poisson dans le fjord. Il peut provoquer des états d’hypnose ou d’illusion des sens.
Le Chamane de Corée
Le chamanisme coréen est issu du même tronc commun sibérien que le chamanisme mongol, et utilise des techniques proches (transe par le son et la danse) ainsi que des buts similaires (guérison, protection, divination) Mais il présente une particularité intéressante : Le Mudang est quasi exclusivement une femme.
La Corée du Sud, société ultra technologique, se sert toujours beaucoup des talents des chamanes (40 000 Mudangs officiellement recensés) et offre un étonnant mélange de modernité et de traditions ancestrales, rendu possible par une conception du monde différente de celle des occidentaux.
Les Gnawas, chamanes du Maghreb
Descendants des esclaves noirs asservis par les peuples arabes du Maghreb, les Gnawas sont eux aussi des cavaliers du son.
Leur vision du monde est née d’un métissage entre les croyances venues d’Afrique noire et celles de l’Islam maghrébin. Ils se sont appropriés le commerce avec les Djoûn, les esprits de la mythologie arabe, avec lesquels ils se connectent lors du rituel de la Lila.
Ce chamanisme sorti d’un creuset où se sont déversées deux cultures distinctes est également original pour une autre raison : le son qui sert de monture à l’esprit-cavalier est devenu bien plus riche et complexe que les martèlements des tambours mongols et les cris du Böö. La musique Gnawa a évolué pour former un courant musical important, qui est célébré par un festival au Maroc, et qui a influencé des musiciens internationaux de Jazz ou de Rock.
Les chamanes du Vaudou haïtien
Tout comme le chamanisme gnawa, le chamanisme du vaudou haïtien est originaire d’Afrique de l’Ouest (vodoon signifie esprit en Yoruba) et provient d’un métissage entre la culture des esclaves et celle de leur maîtres.
L’utilisation d’éléments du Christianisme servait surtout aux pratiquants du Vaudou en Haïti à dissimuler les esprits, les Loas, derrière des noms de saints chrétiens, afin de ne pas s’attirer les foudres des Blancs (Papa Legba assimilé à Saint Pierre par exemple). Le Candomblé brésilien ou la Santeria cubaine proviennent de cette même filiation.
Au terme de sa période de réclusion et d’initiation, l’initié vaudou part mendier sur les marchés et se mêler aux plus pauvres des pauvres.
Comme les autres cavaliers du son, les adeptes du Vaudou utilisent les chants et les tambours pour obtenir une transe, une transe de possession au cours de laquelle un individu est « chevauché » par un Loa. Mais le Vaudou y adjoint des techniques spectaculaires, tels les sacrifices d’animaux dont le sang est supposé attirer les esprits. La croyance aux zombis ajoute aux égorgements de volailles et de boucs une touche effrayante qui contribue à rendre ce type de chamanisme particulièrement inquiétant.
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Natacha R. Kimberly
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