Le skinwalker, un être passé du côté obscur, sans possibilité de retour !

Quel est ce sorcier qui « marche sur ses quatre pattes » ?

Aujourd’hui, j’aimerais vous parler d’un autre personnage des légendes amérindiennes : le SKINWALKER !

Le mot skinwalker ou skin-walker est un mot anglais qui signifie « marcheur de peau ».

Ce personnage est originaire du folklore des Indiens Navajos, mais les légendes et les mythes qui le mentionnent se retrouvent aussi bien dans les tribus amérindiennes Hopi que Utes.

Ces trois tribus sont localisées dans le sud-ouest des États-Unis, notamment dans les états de l’Arizona, de l’Utah et du Nouveau-Mexique.

Selon certains, le Rake, autre sinistre personnage des légendes américaines, qui a fait parler de lui, en 2003, dans les régions rurales de l’état de New York, et dont on a des traces depuis le XIIème siècle, serait similaire au skinwalker.

On peut également faire un rapprochement entre le skinwalker et le berserker, issu de la mythologie germano-scandinave. Dans ces cultures, le berserker était un guerrier qui revêtait la peau d’un animal, souvent celle d’un ours ou d’un loup, pour acquérir ses qualités et devenir quasiment invincible dans les batailles. Le berserker devenait littéralement l’animal dont il portait la peau. Encore aujourd’hui, il nous reste des récits qui relatent ce phénomène de transformation, de transfert de pouvoir, et d’identification.

Revenons-en, toutefois, à ceux que les Navajos nomment « marcheurs de peau » : les yee naaldolosshii, (ou yee naaldlooshii, naaldlooshii, yee naagloshii), termes traduits par « Celui qui marche sur 4 pattes » – (he who walks on all fours ou with it, he goes on all fours).

L’être qui aujourd’hui est catalogué comme skinwalkers vient d’un mélange des caractérisations des personnages issus des légendes Navajos, Hopis et Utes, auxquelles se sont en plus ajoutées des caractéristiques propres au loup-garou, dont le mythe a été apporté en Amérique par les colons européens.

Le skinwalker n’a, toutefois, fait son entrée dans la culture américaine que très récemment. Ce n’est qu’en 1996 que l’on a commencé à en parler, au moment où une équipe de chercheurs a démarré des investigations sur une série de phénomènes étranges ayant eu lieu dans un ranch de l’Utah.

Dans les tribus amérindiennes, le skinwalker est considéré comme un sorcier, totalement corrompu et irrécupérable, ayant transgressé un tabou culturel. Ce sorcier pratique la magie noire. Il est capable également de prendre l’aspect de tous les animaux dont il souhaite utiliser les attributs pour ses besoins spécifiques et égoïstes.

Autrefois ce sorcier prenait généralement l’aspect de l’animal totem de la tribu dont il était originaire. C’est d’ailleurs ce qui finissait par le trahir et permettaient aux victimes qui survivaient à ses attaques de l’identifier.

Les skinwalkers sont généralement des hommes, et bien plus rarement des femmes. Lorsqu’elles le sont, elles sont réputées être sans enfants. Une femme ayant eu des enfants ne peut absolument pas être une skinwalker !

Traditionnellement, pour pouvoir se transformer en l’animal dont ils convoitaient les pouvoirs et les capacités, les skinwalkers devaient tous, sans aucune exception, porter soit un masque à leur effigie, soit leur peau ou leur fourrure.

C’est d’ailleurs, ce qui a conduit les tribus Navajos à interdire l’utilisation des peaux réputées être utilisées par les skinwalkers.

Il ne faut pas oublier que les légendes évoluent, en même temps que les populations parmi lesquelles elles circulent. Aujourd’hui, il est dit que les skinwalkers se métamorphosent à volonté et ne sont donc plus obligés de porter la peau de l’animal pour pouvoir y parvenir. Du coup, ils n’ont plus besoin conserver de peau chez eux, ce qui ne permet pas de les confondre, et rend évidemment leur identification plus difficile.

Les skinwalkers sont considérés comme étant des ’ánt’įįhnii par les Navajos. Bien que ce terme désigne les praticiens de sorcellerie, il définit surtout, une catégorie bien particulière de sorciers : des « hommes » puissants, violents et maléfiques, pratiquant la magie noire.

D’après ce que l’on sait, les skinwalker ne s’en prennent presque jamais à des personnes qui ne sont pas de culture amérindienne. Ce qu’ils recherchent avant tout c’est le pouvoir naturel dont dispose la personne. En sachant cela, on pourrait rapidement arriver à la conclusion selon laquelle les occidentaux ne possèdent guère de pouvoir naturel, ou du moins aucun pouvoir utile au skinwalker !

Ces personnages sont de véritables praticiens du mal qui réussissent à acquérir leurs pouvoirs surnaturels après un acte particulièrement monstrueux, et ultime, qui leur a fait perdre toute humanité.

Ces actes, facilement identifiables, sont :

Le meurtre d’un membre de sa famille,
L’inceste,
La pratique de la nécrophilie.

En dehors de cela, le skinwalker peut également obtenir ses pouvoirs de sorcier en ayant recours à un rituel particulièrement violent et contre-nature.

Ce qu’il faut retenir c’est que chaque skinwalker, sans aucune exception, est un sorcier, mais que tous les sorciers ne sont pas des skinwalkers.

Traditionnellement, lorsque les membres des nations amérindiennes découvraient l’existence d’un skinwalker parmi les leurs, et arrivaient à le démasquer, ils l’exécutaient sur le champ, sans autre forme de procès, car il était considéré comme irrécupérable et ayant atteint un stade en-deçà de l’humanité.

Dans certains récits nous retrouvons le mot clizyati pour qualifier un skinwalker. Ce terme signifie qu’il a atteint ce qui peut se faire de pire en termes de mal et qu’il représente véritablement le mal incarné.

Comment reconnaît-on un skinwalker ?

Il y a quelques détails qui permettent de reconnaître un skinwalker lorsqu’il est sous sa forme humaine :

Un reflet particulier dans les yeux et le regard,
Des yeux rouges, et flamboyant comme la braise de charbon, la nuit,
La trace d’une blessure sur son corps d’être humain alors que celle-ci lui a été infligée lorsqu’il se trouvait sous sa forme animale. Cette caractéristique se retrouve également chez le loup-garou,
Une pilosité importante lorsqu’il se trouve sous forme humaine,
Un goût prononcé pour les peaux d’animaux,
Une façon de se mouvoir présentant une maladresse certaine, et une grande raideur dans la gestuelle.

Quels sont les pouvoirs du skinwalker ?

En tant que sorciers, ils possèdent de nombreux pouvoirs et peuvent :

Se transformer, à volonté, en n’importe quel type d’animal,
Se métamorphoser en une personne. Dans ce cas il est dit qu’ils en ont « volé le visage » car ils absorbent la personne et entrent dans son corps pour la posséder,
Prendre le contrôle d’une personne lorsque celle-ci a le malheur de les regarder dans les yeux,
Lire l’esprit et la pensée de l’autre,
Manipuler le mental d’une personne à distance,
Maintenir un lien télépathique avec d’autres skinwalkers,
Reproduire à la perfection des cris d’animaux et des voix humaines pour tromper celui qu’ils veulent attraper,
Se mouvoir avec une rapidité, une agilité et une endurance surnaturelles lorsqu’ils sont sous leur autre apparence. Il est dit qu’ils peuvent parcourir une distance de 360 kilomètres en une seule soirée, ce qui leur permettrait souvent de dépasser un véhicule en pleine course,
D’avoir une température corporelle de 42° Celsius (108° Fahrenheit) afin de pouvoir survivre dans le froid, parcourir de longues distances et échapper aux vampires, leurs ennemis naturels, qui eux supportent mal des températures élevées,
Conserver leur intelligence et leurs capacités humaines lorsqu’ils sont transformés,
Faire preuve d’une sorte d’invincibilité,
Vieillir moins vite que les êtres humains,
Posséder une grande capacité de guérison et de récupération,
Jeter une malédiction sur quelqu’un, voire sur un village entier,
Transformer les cendres et les os des êtres humains en poison. La poudre, qui est alors ainsi obtenue, est appelée « poudre de cadavre ».

Bien qu’ils peuvent se transformer en n’importe quel animal, ils sont souvent aperçus sous la forme de coyotes, de chouettes, de loups, de renards, d’aigles ou de corbeaux.

De nombreuses personnes les ont également vus sous la forme d’un animal ressemblant à un chien creux.

Mœurs et coutumes des skinwalkers

Ils sont supposés :

Traîner autour des cimetières et des réserves naturelles amérindiennes,
Déterrer, à une vitesse impossible pour un être humain, les morts afin de :
- Les dépouiller des biens matériels inhumés avec eux,
- Récupérer le contenu de leur sac médecine, pour élaborer des rituels de magie noire et voler leurs pouvoirs,
- Manger ce qu’il reste du corps,
Attaquer les habitations des vivants pour en dévorer les habitants. Leur modus operandi est simple : ils frappent à la porte, imitent les voix de leurs proches ou de leurs enfants afin qu’ils leur ouvrent, ce qui leur permettra de pénétrer dans la demeure. Ce qui n’est pas sans nous faire penser à la légende du vampire qui ne peut entrer dans une maison sans y avoir été invité,
Empoisonner les personnes qu’ils rencontrent en soufflant sur eux une poussière toxique, nommée ’áńt’į, faite d’os humains réduits en poudre. Celui qui aura eu le malheur de respirer cette poussière d’os tombe alors malade : sa langue devient noire, il est pris de convulsions, s’affaiblit et finit par mourir s’il n’est pas traité à temps par un homme médecine ou un chamane. Il faut savoir que les médicaments traditionnels restent sans effet dans les cas d’empoisonnement par magie noire. La poudre d’os est souvent faite à partir de l’os occipital et des phalanges distales de nourrissons, surtout de jumeaux.
Provoquer des accidents,
Se transformer en animal inconnu qui se poste près des fenêtres et des portes de certaines habitations afin de surveiller ce qu’il se passe à l’intérieur,
Recruter d’autres skinwalkers, en procédant, à plusieurs, à un rituel spécifique lors duquel ils invoquent, par des chants et des litanies, des esprits démoniaques qu’ils attachent alors à leur service afin de servir au mieux leurs intérêts,
Utiliser des potions et jeter des sorts pour instiller la peur et prendre ainsi le contrôle de la personne sur laquelle ils ont jeté leur dévolu,
Utiliser la magie de la tarentule pour pouvoir traquer leurs proies. Dans ce cas ils placent des cheveux ayant appartenu à la victime dans un trou de tarentule,
Employer la magie du serpent à sonnettes pour renforcer leur sorcellerie,
Pouvoir extraire, dans le cadre d’un rituel, de n’importe quel objet, ayant appartenu à une personne, un pouvoir maléfique qui se retournera contre elle.

Comment vaincre un skinwalker ?

Il est difficile de vaincre et de tuer un skinwalker, mais cela reste toutefois possible en :

Faisant appel à un sorcier pratiquant la magie blanche, qui utilisera ses pouvoirs pour contrer ceux du skinwalker,
L’appelant par son véritable nom, tout en prenant bien garde de prononcer celui-ci dans sa totalité. Suite à cela, et en l’espace de 3 jours, le skinwalker est censé tomber malade et mourir,
Utilisant des balles en argent, comme pour le loup-garou,
Lui plantant dans le cœur un couteau en argent,
Lui tirant dans la nuque, lorsqu’il se trouve sous sa forme animale, une balle ayant été trempée dans de la cendre blanche.

Dans les rêves, les visions et les voyages chamaniques, le skinwalker est associé :

À la sorcellerie,
À la magie noire,
Aux sorts,
À la recherche de pouvoir,
À la prédation,
À la vengeance,
Au mal extrême,
À l’inhumanité,
À ce qui est indifférencié et qui n’est donc pas humain.

Le skinwalker est une créature sélective. En effet, à part de rares exceptions, elle ne s’attaque jamais à l’homme blanc. C’est comme si elle savait que l’homme occidental est, de par son mode de vie, pratiquement dépourvu du pouvoir dont elle a besoin pour pratiquer sa magie et sa sorcellerie. Ce qu’elle recherche en observant et en traquant sa proie c’est de lui ôter son pouvoir afin de se l’approprier. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle elle déterre les morts et s’empare de leur sac-médecine, ou qu’elle s’attaque aux vivants avec de la poudre d’os. Elle veut les affaiblir et se nourrir de leur force vitale afin d’accroître la sienne.

Contrairement au Wendigo, qui est en rapport étroit avec l’au-delà, le skinwalker est lui en lien avec l’en-deçà de l’homme.

Aviez-vous déjà entendu parler de cette créature ? Contrairement au wendigo, le thème du skinwalker est peu abordé dans les séries américaines, du genre fantastiques et surnaturelles.

Ce qui est également intéressant est qu’il ne cherche absolument pas à se cacher, ou à s’enfoncer au plus profond de la forêt. En effet, il rôde autour des habitations et passe son temps à guetter et à observer les hommes qui y habitent. Il vient souvent frapper aux portes et aux fenêtres.

Si vous vous intéressez aux récits amérindiens, vous pouvez en trouver de nombreux, et récents, dans lesquels des témoins, dignes de foi, racontent avoir été obligés de chasser un skinwalker de leurs terres, et de protéger, à l’aide de magie blanche, leur propriété pour lui en interdire l’entrée.

Avez-vous déjà rêvé de ce type de créature ? L’avez-vous aperçue lors d’une vision ou vue rôder près d’une ferme ? Avez-vous déjà entendu frapper à votre porte alors qu’il n’y avait personne alentour ? Avez-vous déjà aperçu un animal, bizarre, qui vous observait et créait un véritable malaise en vous ?

Qu’en pensez-vous ?

Ces questions semblent étranges pour tout citadin, mais elles ne sont pas si étonnantes lorsque l’on vit un peu plus isolé. Je vous conseille vivement de lire le commentaire qui a été écrit suite à l’article sur wendigo, et que vous pouvez trouver en bas de la page qui y est consacrée. Il ne s’agit pas là d’un cas rencontré sur les terres amérindiennes, mais au contraire, en Europe, en pleine campagne suisse, pays qui est loin de nous être étranger.

N’hésitez pas à dire ce que vous pensez et ressentez en laissant un commentaire en bas de page ou sur Facebook !

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Rêvons et voyageons ensemble !

Natacha R. Kimberly