Savez-vous que vous exprimez une tradition totalement païenne lorsque vous fêtez votre anniversaire avec un gâteau et des bougies ?
Sans le savoir, nous nageons tous, au quotidien, dans un univers rempli de sens et de symboles. Si nous disions à notre voisin, très au fait des nouvelles technologies, que nous sommes immergés dans un océan d’informations invisibles, mais tout à fait réelles, il serait totalement d’accord avec nous. Toutefois, lui dire que nous sommes également noyés dans un monde de symboles, autres que ceux que nous renvoie la publicité, le rendrait plus que perplexe et nous ferait souvent passer, au mieux, pour des doux rêveurs, au pire pour des êtres superstitieux et arriérés.
C’est pour vous montrer que nos coutumes, même les plus anodines, peuvent être chargés de sens et de symboles que j’aborde pour vous, aujourd’hui, la véritable signification du gâteau d’anniversaire et de ses bougies. Je ne parlerai pas de la symbolique de l’anniversaire en-soi qui est relié à l’astrologie et à la notion de bonnes et de mauvaises influences de naissance.
Lors d’un anniversaire, la plupart des personnes savent qu’il est d’usage, de présenter à la fin du repas, à celui dont le jour de naissance est fêté, un gâteau surmonté de bougies allumées ; mais peu connaissent la véritable origine de ce gâteau et des bougies qui l’accompagnent.
Dans beaucoup de pays, le gâteau porte le nombre de bougies correspondant à la quantité d’années vécue par la personne qui est célébrée. Dans certains pays, comme l’Allemagne, il est ajouté une bougie supplémentaire qui représente la chance, la prospérité et le bonheur, et qui, de surcroît, induit l’idée que la personne sera encore présente l’année suivante.
Traditionnellement, l’individu fêté souffle les bougies qui se trouvent sur le gâteau tout en faisant un vœu afin qu’il soit exaucé. La fumée de la bougie a pour fonction de transporter le vœu jusqu’aux cieux afin qu’il puisse être entendu et se réaliser. La seule chandelle qui normalement ne devrait pas être soufflée est la bougie supplémentaire qu’on laisse se consumer afin de renforcer cette notion de chance et de prospérité.
Les premières traces de cette tradition du gâteau d’anniversaire et de ses bougies remonte à l’Antiquité Grecque. En effet, il était coutume à cette époque, lorsque l’on célébrait son jour de naissance, de rendre hommage à Artémis, la déesse du croissant de lune et de la chasse, qui influençait les naissances.
En son honneur, les grecs préparaient un gâteau rond, à base de miel, dont la forme et la couleur représentaient la lune. Ils se rendaient ensuite dans un temple qui était dédiée à la déesse afin de lui offrir leur galette autour de laquelle ils plaçaient des bougies qui imitaient la clarté de l’astre céleste. Puis, après avoir disposé les cierges autour de leur offrande et les avoir allumés, ils se mettaient à genoux et priaient avec ferveur Artémis, la déesse de la chasse et de la lune. À la fin de leur pratique, ils soufflaient sur les bougies pour les éteindre, et la fumée qui s’en échappait était censée parvenir à la déesse dont ils espéraient qu’elle allait exaucer leurs vœux.
Artémis est une déesse lunaire en lien avec la mort. Elle influençait la procréation ainsi que la naissance, mais pouvait aussi bien donner très rapidement la mort, sans aucun remord. Entrer dans les bonnes grâces de cette déesse était en quelque sorte une conjuration de la mort.
Cette tradition du gâteau d’anniversaire et de ses bougies, jugée hautement païenne, a violemment été rejetée par l’église chrétienne et ce dès le 4ème siècle de notre ère. Elle a interdit la confection des galettes et l’usage des bougies pour fêter les jours de naissance et a essayé, tant bien que mal, de remplacer cette pratique par une autre fête : celle du saint patron correspondant au prénom de baptême.
Les saints patrons sont considérés comme étant les protecteurs d’une personne qui porte le même prénom qu’eux. Ils sont également censés protéger un continent, un pays ou un groupement particulier. Par exemple, la confrérie des médecins serait protégée par Saint Luc et celle des policiers par Saint Martin. Le protecteur de la Norvège Saint Olaf et celui de la Suisse est Saint Nicolas de Flue.
Toutefois, et en dépit de l’interdiction de l’église chrétienne, la tradition du gâteau d’anniversaire et de ses bougies est restée prudemment présente dans des pays tels que l’Allemagne où elle finit par revenir en force dès le 13ème siècle, dans le cadre des « Kinderfeste » terme qui signifie fêtes des enfants. Ce sont ces célébrations qui marquent définitivement les débuts des fêtes d’anniversaire actuelles.
Originellement, une « Kinderfest » commençait à l’aube, moment où l’on allait réveiller l’enfant avec un gâteau surmonté de bougies qui devaient rester allumées toute la journée. Si celles-ci s’étaient consumées, elles devaient être remplacées. Le nombre de bougies était équivalent au nombre d’années vécu par l’enfant + 1. La bougie supplémentaire représentait la lumière de la vie. Le gâteau était ensuite consommé par toute la famille après un dîner dont le menu avait été choisi par l’enfant qui recevait également, en cette occasion, des cadeaux de la part de ses proches.
Dans d’autres pays comme la France, la tradition du gâteau d’anniversaire et de ses bougies a fini par disparaître et ce durant de nombreux siècles ; ce qui a permis à l’église d’y imposer bien plus facilement la fête du saint Patron. Ce n’est qu’à partir du 18ème siècle que les français commencèrent timidement à distinguer la fête de leur jour de naissance de celle de leur saint. Et ce n’est qu’au 19ème que l’anniversaire se met à être véritablement fêté dans l’ensemble des pays occidentaux.
J’imagine que vous étiez loin de vous douter du lien entre votre gâteau d’anniversaire, surmonté de ses bougies, et Artémis la déesse grecque de la lune et de la chasse, sœur jumelle d’Apollon, représenté par le soleil, et fille adultérine de Zeus.
Dans les rêves et les voyages chamaniques, la vision d’un gâteau d’anniversaire et des bougies qui l’accompagnent peuvent indéniablement symboliser :
- La joie,
- La protection,
- La réalisation d’un vœu cher,
- La fête,
- La gourmandise,
- La douceur,
- Le cocon familiale et amical,
- Un nouvel éclairage,
- La lumière,
- Les cadeaux…
Mais si l’on revient aux origines de cette tradition, nous devons tenir compte d’Artémis, et à ce titre, je vous rappelle que cette déesse, protectrice des amazones, est en lien avec :
- La mort,
- Le sacrifice,
- L’austérité,
- L’intransigeance,
- La chasse (la quête),
- La virginité,
- La liberté,
- La non soumission aux émotions sentimentales et sexuelles,
- La non soumission à l’homme et au patriarcat,
- La vengeance,
- La révolte vis-à-vis de l’ordre établi.
La déesse Artémis est une déesse complexe qui peut représenter des aspects psychiques terrifiants et non domptés.
Si nous nous penchons sur la notion de révolte, nous pouvons tout de suite établir le lien avec la christianisation de l’occident, et partant de là nous pouvons rapidement nous apercevoir que le gâteau d’anniversaire et ses bougies symbolisent, à juste titre, un refus de cette christianisation forcée et une révolte en soi. La christianisation est une marque du patriarcat et Artémis un refus de ce même patriarcat.
Après avoir lu ces lignes, pensez-vous encore que la vision d’un gâteau d’anniversaire et de ses bougies allumées est si anodine que cela ? Que le fait de vous voir souffler, en rêve, des bougies n’est que ce qui reste d’une charmante tradition ? Cela ne pourrait-il pas signifier qu’il est temps pour vous de rompre avec l’ordre établi, de reprendre en main votre pouvoir personnel et de réclamer votre liberté ?
Avez-vous déjà rêvé de ce thème ? Avez-vous déjà fait un voyage chamanique dans lequel vous avez soufflé des bougies d’anniversaire ? À l’éclairage de cet article en avez-vous une autre interprétation ?
Je me demande par ailleurs si l’expression française qualifiant un gâteau un peu dense « d’étouffe chrétien », n’aurait pas pour origine cette interdiction, par l’église chrétienne, de fêter son jour de naissance par un gâteau et des bougies.
Qu’en pensez-vous ? Je suis curieuse d’avoir votre avis sur la question.
Pour plus d’information sur la déesse Artémis, je vous invite à consulter l’article qui lui est consacrée en cliquant sur le lien suivant :
https://www.conscience-et-realites.com/tremblez-artemis-deesse-chasse-sacrifice-ultime/
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Natacha R. Kimberly
Doris Tam, says
Surprise par le titre de votre article, et attirée par les images qui ont fait surgir dans mon esprit les souvenirs des fêtes d’anniversaire de mon enfance,j’avoue que la curiosité m’a poussée à cliquer sur le lien et m’a permise de continuer à lire et à découvrir votre texte.
C’est une grande découverte car pour ma part j’étais loin d’imaginer la veritable symbolique du gâteau d’anniversaire et des bougies qui l’accompagnent !!!
Un article bien intéressant et très agréable à lire .
Blanc says
Curieuse, regardant une émission où l’on souhaite l’anniversaire de panda dans laquelle les soigneurs se posent eux-mêmes la question, j’ai eu la réponse et j’ai découvert toute cette partie de christianisme qui ne m’étonne pas, ayant rejeté la religion car vécue difficilement… je n’en dirai pas plus, mais je suis agréablement surprise par vos commentaires qui complètent ce que je savais très peu.
Merci !
Natacha Kimberly says
Bonjour Joss,
Merci pour votre commentaire.
Le christianisme, au cours de son histoire, a fait de nombreuses répressions sanglantes. Ce sont les populations de ces époques qui en ont fait les frais. C’est le cas de nombreuses autres religions 🙁 J’explique également cela dans mes articles sur Noël, Yule et Halloween. Si vous préférez regarder YouTube, car on peut en même temps faire autre chose à côté, j’en parle aussi sur ma chaîne YouTube : http://bit.ly/youtube-cri.
Je vous souhaite un excellent week-end.
Natacha